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18 juillet 2013

| par : Équipe Denis Coderre pour Montréal

La pauvreté à Montréal: un portrait social

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Pauvreté


Qu’est-ce qu’on entend par pauvreté? Comment ça se mesure? Quels sont les chiffres de la pauvreté à Montréal? Il est important d’avoir un portrait le plus détaillé possible pour se donner un plan d’action efficace. Et il est important d’impliquer tout le monde dans ce plan pour que l’action soit cohérente.

Voici quelques données sur la pauvreté à Montréal.

Seuil de faible revenu (SFR)



  • En 2010, le seuil de faible revenu pour une personne seule était de 17 251 $ par année.

  • 29 % de la population montréalaise vit sous le seuil de faible revenu.

  • En 2013, le salaire minimum est à 10,15 $ de l’heure, soit 18 473 $ par année à temps plein pour une semaine de travail de 35h.


Aide sociale



  • En 2013, l’aide sociale pour une personne seule est de 604 $ par mois, ou 7 245 $ par année.

  • En 2012, 167 203 Montréalais étaient prestataires d’un programme d’aide financière de dernier recours.

  • En 2009, 140 697 Montréalais étaient aidés mensuellement par Moisson Montréal (environ 7,8 % des Montréalais).


Chômage



  • En juin 2013, le taux de chômage était de 10,0 %, en baisse de 0,1 % par rapport au mois de mai et de 0,6 % par rapport au mois de juin 2012. Ceci représente 106 900 chômeurs; soit 1 200 chômeurs de moins qu’au mois de mai.

  • Au mois de mai 2011, le taux de chômage était à 8,8 %.


Itinérance


La dernière étude pour mesurer l’ampleur du phénomène de l’itinérance à Montréal remonte à 1996-97. Cela signifie que nous ne possédons pas de portrait détaillé de l’itinérance à Montréal depuis 15 ans. Pourtant, en plus de la Ville et du réseau de la santé et des services sociaux du gouvernement du Québec, il existe plus de 95 organismes de défense des droits des personnes itinérantes à Montréal. Ces organismes, réunis au sein du Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM), nous aident à mieux comprendre la situation actuelle.

L'étude de 1996-1997 chiffrait le nombre d'itinérants à 28 000. Depuis, on ignore combien ils sont. Chose certaine, ce chiffre n'a pas diminué. Les refuges et maisons d'hébergement ont atteint leur capacité maximale. La cohabitation demeure fragile, comme le démontrent les nombreux incidents impliquant les forces de l'ordre et les itinérants au cours des dernières années.

En octobre 2010, la Ville de Montréal adoptait un «Plan d’action ciblé en itinérance» avec deux orientations:

  • Répondre aux besoins de base des personnes en situation d’itinérance ou à risque

  • Réduire les problèmes de partage de l’espace urbain et renforcer l’exercice de la citoyenneté.


En 2008 et 2011, dans des mémoires présentés à la Commission des affaires sociales (2008) et à la Commission de la santé et des services sociaux (CSSS - 2011), la Ville demandait un plus grand leadership dans la lutte contre l’itinérance de la part du gouvernement du Québec.

Logement social


Il existe présentement une crise du logement social à Montréal.

En 2013, on dénombre 57 020 logements sociaux et communautaires sur le territoire de l’agglomération de Montréal. Ce total représente 6,7 % des logements occupés dans toute l’agglomération. C’est 10 200 de plus qu’en 2002. De ce nombre, 55 159 sont situés sur le territoire de la Ville de Montréal, soit 96,7 % de l’ensemble des logements sociaux de l’agglomération.

Mais si l'on tient compte des quelque 273 000 ménages montréalais (36% du nombre total de ménages) qui vivent dans la pauvreté, cela laisse près de 218 000 ménages dans une situation précaire car ils n'ont pas accès à un logement abordable.

La Ville de Montréal s’est dotée, en 2005, d’une Stratégie d’inclusion de logements abordables pour les nouveaux projets résidentiels. La stratégie visait à favoriser la construction de 60 000 à 75 000 nouveaux logements d’ici 2014, dont 30 % seraient des logements abordables, comme prévu dans le plan d’urbanisme de Montréal de 2004.

Pour atteindre cet objectif, la Ville a adopté deux mesures:

  • Que 15 % des nouvelles unités d’habitation soient des logements sociaux et communautaires;

  • Qu’une autre tranche de 15 % des nouvelles habitations soient des logements abordables d’initiative privée (propriétés abordables ou logements locatifs).


Lorsqu’il n’est pas possible d’inclure ces pourcentages de logements sociaux ou abordables dans les nouveaux projets immobiliers, les promoteurs sont invités (mesure incitative seulement) à verser une contribution financière au fonds de contribution à la stratégie de logements abordables, créé en 2012. Cette stratégie ne s’applique qu’aux projets de 200 unités de logements et plus.

Il existe plusieurs autres mesures et programmes pour favoriser l’accès à un logis. Ces mesures et programmes sont sous la responsabilité soit du gouvernement du Québec ou d’organismes partenaires de la Ville comme l’Office municipal d’habitation de Montréal et les groupes de ressources techniques.

Nos autres articles sur le sujet:
- Notre vision du développement social à Montréal
- Itinérance et logement social: s’inspirer des succès d’ici et d’ailleurs

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