Malgré les centaines de millions de dollars prévus annuellement pour les voies de circulation et les infrastructures souterraines, les bris du système d’aqueducs et les fuites d’eau se multiplient et continuent de perturber le quotidien des Montréalais.
La solution ne se résume pas à augmenter les sommes qui y sont consacrées, mais à devenir plus efficace dans la planification et la réalisation des travaux. Ce constat s’appuie sur les propos tenus en 2012 par le vérificateur général de la Ville de Montréal, lequel blâmait l’administration pour son manque de contrôle, de rigueur et de coordination. Ces lacunes organisationnelles expliquent, entre autres, pourquoi seulement 40 % des travaux d’entretien et de reconstruction des grandes artères prévus en 2010 et 2011 ont été réalisés.
L’impasse dans laquelle se retrouve Montréal sur le plan des infrastructures est d’abord une question d’efficacité et ensuite d’ordre financier. Le faible taux de réalisation des travaux d’entretien et de réfection augmente le nombre de travaux d'urgence et, par le fait même, le total de la facture, et ce, sans compter les dommages collatéraux inévitables en situation d’urgence.
ENGAGEMENT Augmenter le taux de réalisation des travaux des plans triennaux d’immobilisations (PTI) à 80 % du budget annuel
● Mettre en place un comité de coordination composé de fonctionnaires et d'élus; ce comité s’assurera d’un arrimage opérationnel et d’une coordination efficace entre les travaux concernant le réseau d’égouts et d’aqueducs et ceux de surface (voirie);
● Revoir la répartition des montants des PTI entre les arrondissements et la ville centre dès le début de l’exercice afin d’atteindre des taux de réalisation plus élevés;
● Déployer les ressources humaines et financières nécessaires afin d’avoir davantage recours aux services internes plutôt qu'à des fournisseurs externes.
ENGAGEMENT Atteindre un taux de 1 % de réfection et de restauration du réseau de l’eau
● Privilégier la restauration du réseau d’égouts et d’aqueducs à l’aide des nouvelles technologies, notamment la restauration par chemisage, et stimuler le marché afin d’augmenter le nombre de soumissionnaires et ainsi favoriser une réduction des coûts.
Au-delà du potentiel qu’offre une meilleure organisation du travail pour atteindre des taux de réalisation supérieurs, l’appareil municipal doit innover et revoir ses standards. Souvent, un marché restreint limite notre capacité de réalisation ou ajoute une pression à la hausse sur les coûts.
ENGAGEMENT Se donner les moyens d’être plus efficace par la concurrence avec le secteur privé et développer l’expertise interne afin d’avoir nous-mêmes la capacité de rehausser les standards de qualité
● Évaluer la faisabilité de la construction d'une usine d’asphalte pour garantir un marché plus concurrentiel, rétablir notre expertise et éliminer la dépendance de la Ville envers un nombre restreint de fournisseurs;
● Soutenir la recherche et le développement à même les fonds des plans triennaux d’immobilisations pour favoriser l’émergence de solutions innovatrices.
Par sa forte population et par l’importance de son activité économique, la ville de Montréal joue un rôle majeur pour l’économie du Québec et assume en conséquence un grand nombre de responsabilités. Pour être en mesure de remplir son rôle dans le maintien de la prospérité économique de la province, les infrastructures de la métropole ne doivent pas devenir un frein à son activité, mais plutôt un levier.
● Exercer la pression nécessaire sur le gouvernement du Québec afin de faire reconnaître la particularité de Montréal comme métropole du Québec dans le guide national pour les infrastructures municipales durables.
L’île de Montréal compte un réseau complexe d’aqueducs et d’égouts totalisant environ 10 000 km, auquel s’ajoutent sept usines d’eau potable et une usine de traitement des eaux usées; ces usines puisent et traitent l’eau du fleuve ou de la rivière, pour l’y retourner en fin de cycle.
On évalue à 33 % la proportion d’eau potable perdue en raison des fuites dans le réseau. La fréquence moyenne de bris dans le réseau secondaire d’aqueducs est de 29 par 100 km par année. En plus de s’occuper des conduites en état de dégradation avancée, la Ville doit construire cinq grands bassins de rétention et mettre en fonction un système à l’ozone à son usine de traitement des eaux usées.
Montréal devra investir, au cours des 10 prochaines années, environ 1 milliard $ pour la production d’eau potable, 1,1 milliard $ pour le traitement des eaux usées et 2,5 milliards $ pour les réseaux secondaires. Par ailleurs, le budget de fonctionnement s’élève à 3,8 milliards $ pour la même période.
La plupart des grandes villes du monde sont aussi aux prises avec des infrastructures vieillissantes et devront investir des milliards pour redresser la situation. Le marché potentiel pour les entreprises spécialisées dans ce type d’ouvrage est donc immense.
Montréal peut déjà compter sur une solide expertise en technologie de l’eau avec, entre autres, le Centre de recherche, développement et validation des technologies et procédés en traitement des eaux (CREDEAU). Il faut maintenant aller plus loin et créer un secteur d’activité stratégique innovant pour devenir chef de file mondial.
● Ajouter à la mission du Service de l’eau le mandat clair de développer et de transférer de nouvelles technologies de l’eau en collaboration avec les entreprises et les universités montréalaises;
● Consacrer, à terme, un pourcentage du budget d’immobilisations du Service de l’eau à la recherche par l’entremise d’un partenariat ville-universités-entreprises, par exemple le CREDEAU, et négocier la participation des deux autres paliers de gouvernement pour augmenter ce pourcentage;
● Créer un secteur d’activité stratégique innovant des infrastructures de l’eau et développer un parc industriel spécialisé en la matière;
● Modifier les appels d’offres pour favoriser les innovations technologiques.
À l’instar des grandes villes nord-américaines telles que New York, Boston, Chicago et Toronto, Montréal a pris conscience de l’importance de redonner accès à ses berges aux citoyens. Ouvrir et améliorer nos fenêtres sur l’eau, c’est augmenter la qualité de vie des Montréalais en permettant à tous de jouir des bienfaits de se retrouver au bord de l’eau et d’y pratiquer ses activités préférées.
Ces fenêtres sont source d’attractions touristiques et de revitalisation des quartiers en même temps qu’elles contribuent à renforcer la renommée de Montréal. La piscine flottante d’Anvers et la barge transformée en plage à Budapest sont des initiatives d’aménagement en rive qui sont à la portée de la main pour Montréal, ville de design, et qui feraient tourner les têtes du monde entier. Rappelons que le coût de Barge Beach Budapest a été de seulement 1,5 million $.
De la pointe Est à la pointe Ouest, sur la rive tant Nord que Sud de l’île, les possibilités sont nombreuses et il est important de coordonner ses efforts à l’aide d’un Plan bleu pour l’ensemble de l’île. Le Plan bleu et vert de l’arrondissement Rivière-des-Prairies—Pointe-aux-Trembles et le Plan directeur de développement des berges de la rivière des Prairies de l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville sont des exemples probants de ce qu’il faut appliquer à l’ensemble de la ville.
● Négocier avec le gouvernement fédéral une entente pour récupérer les terrains du Vieux-Port de Montréal et les budgets afférents, et développer ce secteur pour que tous les Montréalais puissent en profiter;
● Doter l’ensemble de l’île de Montréal d’un Plan bleu, un plan d’action donnant suite à l’inventaire des sites du Réseau bleu;
● Développer, par l’entremise de concours de design et d’un plan décennal, un concept unique de qualité internationale pour chacune des grandes fenêtres sur le fleuve;
● Concevoir une signature et une signalétique uniques pour créer un lien entre chaque parc en bordure de l’eau. Il s’agit de donner une image de marque commune à l’ensemble du réseau de parcs en rive. Cette image de marque contribuerait à accroître la visibilité de la Route bleue du Grand Montréal, soit le circuit navigable en canot et en kayak ceinturant l’île, lequel circuit compte plus de 80 sites d’arrêt;
● Collaborer au développement de l’offre récréotouristique sur l’île Sainte-Thérèse de façon à donner accès aux Montréalais à cet immense milieu naturel au cœur du Saint-Laurent;
● Amener la Direction des grands parcs et du verdissement à donner la priorité aux projets en bordure des cours d’eau. Par exemple : rendre accessible l’île Lapierre.
Le tourisme nautique représente un fort potentiel de croissance pour les villes riveraines du fleuve. À Montréal, quelque 500 000 baigneurs vont à l’extérieur faute d’accès à l’eau; 250 000 pêcheurs vont pratiquer leur activité sur d’autres plans d’eau alors que le fleuve regorge de diverses espèces de poissons; et 400 000 plaisanciers doivent composer avec un manque d’emplacements. Montréal doit bonifier son offre pour pleinement tirer parti des retombées de ces activités nautiques et mettre un frein au mouvement vers l’extérieur de l’île.
● Établir des stations nautiques autour de l’île de Montréal;
● Augmenter le nombre de ports d’escale;
● Doter Montréal d’un plan de développement du tourisme nautique;
● Développer l’offre récréotouristique des fenêtres sur l’eau selon le potentiel de chaque site étudié dans le cadre du Réseau bleu;
● Augmenter la qualité des infrastructures des rampes de mise à l’eau.
La stratégie montréalaise de l’eau adoptée en 2012 s’attaque au problème de la qualité, notamment par la construction de bassins de rétention et la mise en place d’un système de traitement à l’ozone à l’usine de traitement des eaux. Les projets accusent déjà certains retards et il est impératif de corriger le tir et de maintenir le cap sur l’objectif à atteindre, puisqu’il n’est pas si loin le jour où nous verrons les sites de baignades se multiplier tout autour de l’île.
En plus de s’assurer de la qualité de l’eau, Montréal doit veiller à tout ce qui touche le niveau du fleuve. Ainsi, il s’agit d’exercer son leadership et de jouer un rôle de premier plan au sein des instances telles que la Commission mixte internationale et l’Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent.
● Créer un site de baignade à l’ancienne marina Beaudoin de Pointe-aux-Trembles et déployer les mesures nécessaires pour y améliorer la qualité de l’eau; adopter la même approche à la Promenade Bellerive de l’arrondissement Mercier—Hochelaga-Maisonneuve, où la qualité de l’eau est déjà très bonne;
● Instaurer un certificat de conformité des raccordements lors de la vente de propriétés de façon à progressivement éliminer les raccordements inversés (un défaut de construction qui fait en sorte que les eaux usées domestiques se retrouvent dans l'égout pluvial plutôt que dans l'égout sanitaire);
● Accélérer la construction des cinq grands bassins de rétention;
● S’assurer du respect des échéanciers du projet de traitement à l’ozone de l’usine de traitement des eaux.
Tandis que les voies de circulation asphaltées de la métropole sont congestionnées, la plus belle voie de circulation de Montréal, le fleuve St-Laurent, n’est utilisée que pour le transport de marchandises et par les plaisanciers. Alors qu’à plusieurs endroits dans le monde, les travailleurs peuvent se déplacer en bateau, Montréal, qui est entourée d’eau, n’a toujours pas emboîté le pas. L’industrie du transport maritime est déjà solidement établie à Montréal et il ne manque que la volonté politique pour en rallier les différents acteurs afin de proposer des solutions viables.
● Développer, à l’instar de grandes villes telles que New York, Chicago et Boston, un circuit de navette fluviale de l’est de l’île jusqu’au centre-ville et ainsi augmenter l’offre de transport collectif. Reprendre également l’étude pour une navette en provenance de la Rive-Sud du fleuve en sollicitant la participation des joueurs de l’industrie;
● Augmenter le nombre de navettes patrimoniales destinées à la population locale et aux touristes, et ce, à partir de différents arrondissements;
● En collaboration avec le Port de Montréal, augmenter le nombre d’escales de navires de croisière;
● À terme, créer des liens fluviaux avec l’île Sainte-Thérèse.
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La solution 2 qui est de financé des recherches pour trouvé des solutions me rend sceptique : vont-il suggérer d'investir plus d'argent à leur tour? mais quand même! C'est le rôle de candidat d'apporter des solutions, et c'est pour cela qu'on fait des élections, pas pour décider qui va payer des gens pour réfléchir à leur place...
Rédigé par : Anonyme | 14 novembre 2013
Ce serait bien d'avoir les bons chiffres pour le nbre d'usines et le nbre de fuites/100 km au bilan 2012...sinon pas mal de bonnes idees
Rédigé par : Monique | 27 octobre 2013
J'ADORE l'idée d'une navette fluviale, mais inclure la Rive-Nord de Montréal, non?
Rédigé par : Maïté Martinez | 25 octobre 2013
J'appuie sans réserve votre projet de transport de passagers sur le Fleuve. Il y a bien une navette Fluviale entre Montréal, le Parc Jean-Drapeau et Longueuil, mais les heures sont réduites (ça commence à 9h30 le matin, donc APRÈS l'heure de pointe) et il n'y a aucune entente avec la STM, ce qui serait pourtant un incitatif important. Bref, votre projet me plait et j'espère que vous garderez le cap une fois au pouvoir...
Rédigé par : Frédéric Gagné | 23 octobre 2013