Désigné à ses débuts Côte des Argoulets, le territoire de la future ville de Verdun consistait, au 17e siècle, en un lieu de fortification stratégique de Ville-Marie où la population se réfugiait lors des fréquentes attaques iroquoises. Le terme Argoulets rappelle un groupe d’arquebusiers du 16e siècle, renommés en France, pour leur efficacité de francs-tireurs.
Le nom Verdun tire son origine d’un fief noble de 320 arpents, délimité par la rivière Saint-Pierre vers le sault Saint-Louis, et concédé par les Sulpiciens le 26 décembre 1671 à Zacharie Dupuis. Natif de Saverdun dans l’Ariège, un département situé au sud de la France, ce dernier fut l’un des pionniers militaires du Canada français avec Lambert Closse. C’est lui qui baptisa sa nouvelle concession Fief de Verdun, en s’inspirant vraisemblablement de son lieu natal.
Ce n’est qu’en 1875 que la municipalité de Verdun sera finalement constituée et détachée officiellement de la paroisse de Notre-Dame de Montréal.
Le début du 20e siècle marque l’exode des familles ouvrières hors du centre de Montréal. Verdun connaît alors une forte croissance dans son développement urbain. Bénéficiant de l’essor industriel du canal Lachine, la ville s’étend progressivement du nord au sud, du canal de l’Aqueduc au fleuve Saint-Laurent. Avec la crue du printemps, l’eau envahit les basses terres où de nouveaux résidants se sont implantés peu à peu ainsi que sur les abords de l’île Saint-Paul, où séjourne une communauté religieuse. Le remblayage des rives ramène définitivement la quiétude de la population.
Le 1er janvier 2002, la Ville de Verdun devient l’arrondissement de Verdun de la Ville de Montréal, en raison d’un décret (la Loi 170) du gouvernement du Québec.
Aujourd’hui, les Verdunois habitent un arrondissement, surtout résidentiel, ayant un riche passé qui remonte aux débuts de la Nouvelle-France et possédant des attraits uniques par sa situation géographique, sa superbe promenade longeant le fleuve, ses parcs riverains et la proximité de ses services publics.
Histoire du quartier de l’Île-des-Sœurs
Le 28 janvier 1664, l'île Saint-Paul fut concédée et divisée à parts égales entre trois riches notables français établis à Ville-Marie (ancien nom de Montréal) : Jacques Le Ber, sieur de Saint-Paul et de Senneville ; Claude Robutel de Saint-André, sieur de La Noue et Jean de la Vigne. Ce dernier, céda sa part à Marie Le Ber, sœur de Jacques Le Ber, en 1668. La même année Marie Le Ber vend sa part à son frère qui devint ainsi propriétaire du deux tiers de l'île.
En 1676, l'île comprenait les fiefs de Saint-Paul et de Lanoue.
Trente ans plus tard, la Congrégation religieuse de Notre-Dame, fondée par Marguerite Bourgeoys, acquit le fief de Lanoue. Après la conquête anglaise, l'autre fief fut vendu aux enchères et fut acheté par la Congrégation, faisant d'elle, l'unique propriétaire de l'île pendant plus de deux siècles et demi. En 1956, l'île, désormais nommée l'île des Sœurs, fut vendue à la Quebec Home and Mortgage Corporation Ltd. Au même moment, Québec adopta un décret qui modifia la Charte de la Ville de Verdun où il est indiqué que l'île Saint-Paul (île des Sœurs) fait désormais partie de la cité de Verdun. Les sœurs quittent définitivement l'île en 1957.
L'île fut exploitée comme terre agricole jusqu'au milieu des années 1960. Elle n'était d'ailleurs accessible qu'avec un service de barque, tenu, entre autres, par le nautonier Pierre Lacoursière. Ce service assurait la traversée entre l'île et la terre ferme de Verdun jusqu'à l'ouverture du pont Champlain en 1962.
Aujourd'hui, l'île des Sœurs est devenue un secteur résidentiel recherché. Avec son cadre urbain de grande qualité, dans un environnement unique, elle est située à quelques minutes du centre-ville de Montréal.
Source : Ville de Montréal